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Journal d'une future juge d'équitation de travail
21 septembre 2013

Le pas, ciment du dressage, et de la qualité du protocole !

La première chose que j'ai apprise lors de mes premières épreuves de dressage côté juge, c'est que personne ne peut ignorer le travail du pas, et pourtant tout le monde le néglige !

DSC04813


Parce c'est une allure qu'on pense trop propre à chaque cheval, ou trop difficile à développer correctement, trop nombreux sont les cavaliers qui présentent des chevaux qui ne savent pas marcher. Pire, et je dénonce parce-que je suis la première à avoir fait partie de ce club très populaire, ce sont les cavaliers qui ne savent pas ce qu'est un bon pas ! Aubaine réelle, pour ceux qui ont des chevaux au pas naturel très allant ! Un huit, c'est si vite gagné quand la majorité des concurrents marchent au pas comme Paris Hilton en Louboutins dans un champ de patates...

Alors j'ai été surprise de voir à quel point les figures au pas choquent l'oeil quand on est à la place du juge. C'est dans la grande majorité des cas, une figure un peu plantée au milieu du décor, qui fait tâche avec le reste, et que l'on ponctue généralement d'un solennel "Dommage". Oui, dommage parce que tout cheval qui fonctionne plutôt correctement au trot et au galop envoie le juge dans la déconcertation la plus totale lorsqu'il entreprend de marcher péniblement sur une figure aussi fastidieuse qu'interminable, au cours de laquelle on réalise qu'un tel cheval ne peut être au maximum de ses capacités aux allures supérieures.

Le pas est révélateur de l'état du dos, de sa souplesse, de sa décontraction, du désir du cheval de se porter en avant et de sa confiance en la main du cavalier. Enfait, toutes vos notes d'ensemble pourraient être attribuées sur une seule figure de pas, alors qu'il faut tout un protocole de trot et de galop pour les déterminer.

On recherche un pas bien dessiné, où tous les temps sont respectés. Les pieds se posent un par un, il n'y a pas de diagonalisation au pas ! Le cheval n'hésite pas, et il ne marche pas seulement avec ses membres, il marche avec son dos. Le cheval dont la colonne vertébrale ondoie harmonieusement étend légèrement sa ligne supérieure, augmentant le balancier de l'encolure, et surtout, la queue est mobile. Bien sûr on recherche un cheval dont toutes les articulations du coxis au jarret ploient sans contrainte et de fait un cheval qui se juge, ou mieux qui se méjuge.

L'ensemble du pas résulte d'une mécanique simple mais parfaitement imbriquée. Si l'on rompt un des maillons de cette chaîne bien huilée, on détériore à volonté la qualité du pas. Le cheval avance vers son mors, parce qu'il a confiance dans les aides du cavalier, sa décontraction est physique et psycologique. Il rend sa musculature au roulis naturel de la marche, n'en conservant pas moins son équilibre et son désir d'avancer.



Le juge recherche un cheval qui se déploie dans ses mouvements. L'attitude de l'encolure et l'amplitude des foulées doit pouvoir varier à volonté sans que le cheval n'éprouve de difficulté à se mouvoir

Rajouter quelques transitions dans le pas, au cours de votre séance de travail, rien d'insurmontable !
Mais une fois que votre couple se retrouve dans cette allure, vous avez non seulement en poche un atout clé pour faire la différence une fois soumis à l'oeil du juge, mais aussi un moyen d'améliorer en quelques gestes toutes les autres allures... Pensez-y !

 

 

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