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Journal d'une future juge d'équitation de travail

5 mars 2014

Les figures vont toujours par deux...

Entre mon déménagement à l'autre bout de la France et la fin de la saison d'équitation de travail, je n'avais plus eu d'occasion de poster de nouveau sujet. Néanmoins j'avais gardé dans ma tête un article pour les jours de pluie...
Ceux qui ont déjà écrit leur propre RLM en sont témoins, les figures de dressage dans une reprise vont toujours par deux ! Et qu'est-ce qu'on leur apprend aux mignons petits juges en formation ? Eh bien, on leur apprend à noter les figures dans leur binôme ! Je m'explique... Votre reprise comporte un cercle de 10m à main gauche, et un peu plus loin, un cercle de 10m à droite. C'est votre premier cercle qui va donner une base de jugement : "6, manque de rondeur" admettons. Et bien, imaginons que sur votre deuxième cercle votre cheval soit un brin plus rond, "7".
Cette petite technique permet de récolter "des points cadeau", car même si votre deuxième cercle était plus proche du 6 voire du 6.5, votre juge souhaitera récompenser votre effort de rectification. Sachez vous en servir, car si votre deuxième figure est moins bonne que la première, cela ne jouera pas en votre faveur...

Donc gardez en tête que tous les mouvements qui sont doublés par la suite méritent une attention particulière : il faut soigner le premier, et montrer une amélioration sur le second ! Si vous y arrivez, c'est banco !

 

Prochain concours d'équitation de travail dans quinze jours, je vais en avoir, des choses à vous raconter ;)

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21 septembre 2013

Le pas, ciment du dressage, et de la qualité du protocole !

La première chose que j'ai apprise lors de mes premières épreuves de dressage côté juge, c'est que personne ne peut ignorer le travail du pas, et pourtant tout le monde le néglige !

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Parce c'est une allure qu'on pense trop propre à chaque cheval, ou trop difficile à développer correctement, trop nombreux sont les cavaliers qui présentent des chevaux qui ne savent pas marcher. Pire, et je dénonce parce-que je suis la première à avoir fait partie de ce club très populaire, ce sont les cavaliers qui ne savent pas ce qu'est un bon pas ! Aubaine réelle, pour ceux qui ont des chevaux au pas naturel très allant ! Un huit, c'est si vite gagné quand la majorité des concurrents marchent au pas comme Paris Hilton en Louboutins dans un champ de patates...

Alors j'ai été surprise de voir à quel point les figures au pas choquent l'oeil quand on est à la place du juge. C'est dans la grande majorité des cas, une figure un peu plantée au milieu du décor, qui fait tâche avec le reste, et que l'on ponctue généralement d'un solennel "Dommage". Oui, dommage parce que tout cheval qui fonctionne plutôt correctement au trot et au galop envoie le juge dans la déconcertation la plus totale lorsqu'il entreprend de marcher péniblement sur une figure aussi fastidieuse qu'interminable, au cours de laquelle on réalise qu'un tel cheval ne peut être au maximum de ses capacités aux allures supérieures.

Le pas est révélateur de l'état du dos, de sa souplesse, de sa décontraction, du désir du cheval de se porter en avant et de sa confiance en la main du cavalier. Enfait, toutes vos notes d'ensemble pourraient être attribuées sur une seule figure de pas, alors qu'il faut tout un protocole de trot et de galop pour les déterminer.

On recherche un pas bien dessiné, où tous les temps sont respectés. Les pieds se posent un par un, il n'y a pas de diagonalisation au pas ! Le cheval n'hésite pas, et il ne marche pas seulement avec ses membres, il marche avec son dos. Le cheval dont la colonne vertébrale ondoie harmonieusement étend légèrement sa ligne supérieure, augmentant le balancier de l'encolure, et surtout, la queue est mobile. Bien sûr on recherche un cheval dont toutes les articulations du coxis au jarret ploient sans contrainte et de fait un cheval qui se juge, ou mieux qui se méjuge.

L'ensemble du pas résulte d'une mécanique simple mais parfaitement imbriquée. Si l'on rompt un des maillons de cette chaîne bien huilée, on détériore à volonté la qualité du pas. Le cheval avance vers son mors, parce qu'il a confiance dans les aides du cavalier, sa décontraction est physique et psycologique. Il rend sa musculature au roulis naturel de la marche, n'en conservant pas moins son équilibre et son désir d'avancer.



Le juge recherche un cheval qui se déploie dans ses mouvements. L'attitude de l'encolure et l'amplitude des foulées doit pouvoir varier à volonté sans que le cheval n'éprouve de difficulté à se mouvoir

Rajouter quelques transitions dans le pas, au cours de votre séance de travail, rien d'insurmontable !
Mais une fois que votre couple se retrouve dans cette allure, vous avez non seulement en poche un atout clé pour faire la différence une fois soumis à l'oeil du juge, mais aussi un moyen d'améliorer en quelques gestes toutes les autres allures... Pensez-y !

 

 

21 septembre 2013

Première journée de formation : du cavalier au juge...


Vendredi 13 septembre : première journée de formation.

Je comprends l'envergure du travail de juge. Critiquer, rien de plus facile. Il suffit d'avoir vu
beaucoup de chevaux, et beaucoup de cavaliers pour repérer immédiatement les fautes majeures
d'un exercice. Arrêter une note, c'est pas la même histoire !!!

On n'est plus dans la cour du cavalier, on passe dans le domaine du juge. Il faut déterminer ce que vaut un exercice, d'un point de vue technique, moral et esthétique. 
J'ai toujours été du côté du cavalier, vous savez, cette place à laquelle vous commencez à transpirer quand la plus noble conquête de l'homme commence à se durcir au bout de vos doigts et que vous sentez la grosse bourde poindre le bout de son perfide museau... Une seconde de trop, et l'animal se retrouve à prendre la météo. A ce moment là, vous n'êtes entrain de penser qu'à rattraper le coup, alors que le juge lui, a déjà prononcé les mots "défense", "rectitude" et "quatre"...
Vous savez quoi ?... Le cavalier et le juge ne réfléchissent pas à la même vitesse ! C'est un paramètre fondamental, dont personne ne parle jamais, et qui va pourtant avoir des millions de conséquences !!!
Non pas que le juge n'attende pas la fin de l'exercice, c'est un paramètre important surtout que certains protocoles prévoient une seule note pour un enchainement varié de mouvements. Mais une mauvaise préparation, qui engendre une résistance, ou pire une défense, et votre note chute inexorablement quoi que vous fassiez derrière pour colmater la brèche de confiance qui s'est creusée entre votre cheval et vous...Elle se voit, se répercute, et c'est tout !

 

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Mais le juge de son côté, ne peut se contenter d'une simple dénonciation. Il faut attribuer la note juste. Toutes les défenses dégradent la note en dessous de la moyenne. Le juge est aussi là pour protéger le cheval ! Le cinq, c'est juste okay. On a dessiné l'exercice, c'était pas la folie, m'enfin on est dans des dispositions suffisantes pour aborder l'exercice suivant. A six, on a une figure "qui ressemble à ce qu'on attend". A sept, on a un exercice réalisé correctement, dans les clous, avec une vraie distinction d'attitude et d'effort. A huit, l'exercice est très bien réalisé. A neuf, on est proche de l'idéal pour cette figure. 
On ne doit pas seulement penser "notation" et "classement". On doit aussi penser que quelqu'un va lire le protocole. Et que ce protocole sera pour lui un outil d'amélioration. La note doit donc parler d'elle-même. Quelques mots pour éclairer son choix permettront alors au cavalier de travailler dans l'amélioration de cet exercice. Il faut donc non seulement que la note soit juste, mais qu'elle soit éducative. Le six dit "quelques erreurs", le sept "allez dans le détail de cet exercice que vous semblez maîtriser". En dessous de quatre, on peut penser que l'exercice est totalement à revoir, le cinq dirait plutôt qu'il faut "retravailler proprement cet exercice afin de le stabiliser". Le huit indique une très bonne base accompagnée d'une marge de progression, tandis qu'à neuf (et dix) on est sur un exercice parfaitement maîtrisé.

 

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Alors assis sur le dos de son cheval, on peut louper beaucoup de choses importantes. L'oeil d'une personne formée assise devant vous pour vous juger, ne les loupera pas. Apprendre à regarder ces "détails d'ensemble", c'est ce qui m'a fait changer ma façon de monter mon cheval... Rechercher ces indices qui conduisent à une note claire et relativement immuable, obligent le cavalier à une certaine rigueur, et à ne plus passer certaines finitions qui sont pourtant les éléments essentiels de la compréhension du cheval. J'espère qu'à travers mes prochains articles, un peu plus ciblés sur certaines allures ou exercices, vous essaierez vous aussi de monter un peu avec cet oeil du juge que j'essaye d'acquérir...

 

20 septembre 2013

Qui est la future juge ?

Parce que toutes les histoires ont un commencement, laissez-moi me présenter.

Je suis Barbara, élève juge d'équitation de travail portugaise. Mais j'ai été bien d'autres choses avant cela... Je débute l'équitation il y a bientôt vingt ans, quand mes pauvres parents en ont eu leur claque de me payer tous les tours à poney de la terre. Mon oncle est éleveur, mon père fût cavalier, mon arrière grand père "chuchoteur, devin, et un peu chelou" et ma grand-mère débourreuse de yacks au vietnam ; mon destin était tracé.

J'ai donc entammé le parcours du cavalier moyen, qui commence au level "mettre le licol à noisette, tu la reconnaitras, ya douze shetlands alezans c'est celle qui se laisse pas attraper" jusqu'à "tes parents sont ils prêts à déverser l'ensemble de leurs économies dans une fabuleuse semaine de vacances en sologne à deux pas du magnifique village de Lamotte Beuvron ?".
Bref. Rien de très glorieux, m'enfin rien de catastrophique non plus ! J'ai vraiment eu la chance d'enchainer des moniteurs pro-respect du cheval et pro-doityourself. J'ai rencontré des gens et des chevaux formidables sur mon chemin, des hauts et des bas qui m'ont fait traverser le monde du cheval dans ce qu'il avait de plus fascinant et de plus glauque...

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Parallèlement, n'ayant jamais eu la conviction que la face "pro" de ce monde était d'une douceur exquise, j'ai suivi un cursus d'élève en grande école d'inginiérie : prépas maths et maths-physique à Thiers, puis école de Physique et Matériaux à Grenoble (INP), où je me suis spécialisée en électrochimie des énergies et de la corrosion. La science a toujours été mon fer de lance, à l'école comme au cheval. 

En prépa, à l'heure où tous les bons étudiants pugnaient à fond leurs colles de maths, je débourrais des poulains tous les weekends, par fournées !!! Je n'ai jamais réussi à dissocier ma vie professionnelle de mes chevaux, l'un réclame l'autre... C'est chez l'éleveur de mon cheval, que j'ai appris l'art du débourrage, et son influence décisive dans la vie du jeune cheval. Le dressage pur et un peu de complet étaient devenus mon quotidien, moi qui étais une habituée des terrains d'obstacle, le lipizzan choisit sa propre destinée, et vous le suivez dans son épanouissement... 

L'un de mes jeunes protégés fût vendu à une amie, qui par la force des choses devint une confidente, et une amie d'exception. Ce cheval était destiné à l'équitation de travail portugaise. C'est comme cela que j'ai découvert cette discipline très complète, faite de dressage, de maniabilité technique et rapide (sorte de PTV très poussé dans lequel la confiance, l'attitude, la justesse des mouvements est mesurée comme en dressage), et de tri de bétail.

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Je me suis mise à cette discipline avec un bon cheval que m'a prêté mon cher éleveur... Et j'ai adoré ! Cheval et cavalier trouvent leur compte, mûrissent, grandissent et s'affirment au travers de cette discipline sortie du fond des âges. Après une courte année de compétition, un débourrage express de mon poulain agé de trois ans et demi, et une entrée en troisième et dernière année d'école d'ingénieur, je décide d'entreprendre ma formation de juge fédéral à l'équitation de travail portugaise.

Mes avis, déjà plutôt riches sur l'équitation, vont prendre une tournure toute autre, que j'espère partager avec vous au travers de ce blog.

Ainsi je vous souhaite une bonne lecture.

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