Parce que toutes les histoires ont un commencement, laissez-moi me présenter.
Je suis Barbara, élève juge d'équitation de travail portugaise. Mais j'ai été bien d'autres choses avant cela... Je débute l'équitation il y a bientôt vingt ans, quand mes pauvres parents en ont eu leur claque de me payer tous les tours à poney de la terre. Mon oncle est éleveur, mon père fût cavalier, mon arrière grand père "chuchoteur, devin, et un peu chelou" et ma grand-mère débourreuse de yacks au vietnam ; mon destin était tracé.
J'ai donc entammé le parcours du cavalier moyen, qui commence au level "mettre le licol à noisette, tu la reconnaitras, ya douze shetlands alezans c'est celle qui se laisse pas attraper" jusqu'à "tes parents sont ils prêts à déverser l'ensemble de leurs économies dans une fabuleuse semaine de vacances en sologne à deux pas du magnifique village de Lamotte Beuvron ?".
Bref. Rien de très glorieux, m'enfin rien de catastrophique non plus ! J'ai vraiment eu la chance d'enchainer des moniteurs pro-respect du cheval et pro-doityourself. J'ai rencontré des gens et des chevaux formidables sur mon chemin, des hauts et des bas qui m'ont fait traverser le monde du cheval dans ce qu'il avait de plus fascinant et de plus glauque...
Parallèlement, n'ayant jamais eu la conviction que la face "pro" de ce monde était d'une douceur exquise, j'ai suivi un cursus d'élève en grande école d'inginiérie : prépas maths et maths-physique à Thiers, puis école de Physique et Matériaux à Grenoble (INP), où je me suis spécialisée en électrochimie des énergies et de la corrosion. La science a toujours été mon fer de lance, à l'école comme au cheval.
En prépa, à l'heure où tous les bons étudiants pugnaient à fond leurs colles de maths, je débourrais des poulains tous les weekends, par fournées !!! Je n'ai jamais réussi à dissocier ma vie professionnelle de mes chevaux, l'un réclame l'autre... C'est chez l'éleveur de mon cheval, que j'ai appris l'art du débourrage, et son influence décisive dans la vie du jeune cheval. Le dressage pur et un peu de complet étaient devenus mon quotidien, moi qui étais une habituée des terrains d'obstacle, le lipizzan choisit sa propre destinée, et vous le suivez dans son épanouissement...
L'un de mes jeunes protégés fût vendu à une amie, qui par la force des choses devint une confidente, et une amie d'exception. Ce cheval était destiné à l'équitation de travail portugaise. C'est comme cela que j'ai découvert cette discipline très complète, faite de dressage, de maniabilité technique et rapide (sorte de PTV très poussé dans lequel la confiance, l'attitude, la justesse des mouvements est mesurée comme en dressage), et de tri de bétail.
Je me suis mise à cette discipline avec un bon cheval que m'a prêté mon cher éleveur... Et j'ai adoré ! Cheval et cavalier trouvent leur compte, mûrissent, grandissent et s'affirment au travers de cette discipline sortie du fond des âges. Après une courte année de compétition, un débourrage express de mon poulain agé de trois ans et demi, et une entrée en troisième et dernière année d'école d'ingénieur, je décide d'entreprendre ma formation de juge fédéral à l'équitation de travail portugaise.
Mes avis, déjà plutôt riches sur l'équitation, vont prendre une tournure toute autre, que j'espère partager avec vous au travers de ce blog.
Ainsi je vous souhaite une bonne lecture.